N.N.
Operetta Research Center
19 June, 2014
Some people think that Hervé is the real father of “operetta”. And, of course, they’re right. His great opéra-bouffes are little known internationally, even though the frivolous Petit Faust – with a female cross-dressing Mephisto – would certainly make its impact outside of France. As part of the festival Viva Voce de Caen, the group “Frivolités Parisiennes” will perform Hervé’s L’Elixir on July 2, 2014.
It’s an “Opéra-comique inédit en 1 acte”, directed by Léo Warynski. The press release states:
Matériel d’orchestre, conducteur, livret : le vingtième siècle nous a légué tout ce qu’il faut pour créer enfin ce petit bijou. Les annotations portées sur le piano-chant manuscrit permettent d’imaginer qu’une audition de l’œuvre a été préparée avec des chanteurs, vraisemblablement en vue d’une exécution au piano. S’agissait-il d’une lecture privée pour favoriser l’acceptation par un théâtre ? En tout cas ses contemporains connaissaient l’existence de la partition restée en portefeuille (voir Le Ménestrel du 26 avril 1896, p. 135). Il semble qu’Hervé la propose au Casino des Arts de Lyon dès 1858 – celui du boulevard Montmartre avait été détruit en 1853. Il cherche ensuite à la faire jouer l’année suivante à l’Opéra-Comique, au prix de modifications importantes et assez maladroites, mais l’ouvrage est refusé par le directeur Perrin. Plus encore que les échecs répétitifs d’Offenbach à s’imposer vis-à-vis du public dans un autre genre que l’opérette, la cabale qui emporte Barkouf au bout de sept représentations à peine à la salle Favart en 1860 indique assez comme la chose était hasardeuse venant d’un compositeur alors déjà estampillé “toqué” et associé à la salle des Folies Nouvelles.
Aujourd’hui pourtant, la dissonance de ce petit acte avec les grands succès bouffes d’Hervé n’est plus un obstacle. Bien au contraire, le public s’est habitué à goûter la manière plus riche harmoniquement d’un Messager ou d’un Chabrier. La thématique principale du livret, le troisième âge, interroge vivement une société dont la démographie est fortement changée. Grâce à une grand-mère prévenante et au truchement d’un philtre magique, jeunesse sait et vieillesse peut ! Voyons comment
The press release continues:
Flavie surveille de près sa petite-fille Rose et elle s’est aperçu que cette dernière négligeait son amoureux Firmin au profit d’une sorte de Don Juan, le Comte Aymer. La naïve jeune fille est prête à céder aux promesses de mariage du séducteur lorsque, sans trop y croire, Flavie saisit l’opportunité de boire l’élixir de jouvence que son vieil ami apprenti-alchimiste le Baron a oublié là. Recouvrant sa beauté de naguère, elle va se faire courtiser par le Comte alors que Rose, cachée derrière la porte, ne perd pas une miette de la scène. L’infidèle dévoilé prend la fuite mais on découvre que l’élixir est aussi un poison. Le sacrifice involontaire de l’aïeule douche l’euphorie de la situation en même temps qu’il confère à l’artefact une valeur symbolique plus forte, transformant la baguette magique en peau de chagrin. Flavie accepte son sort de bon cœur, dans une scène finale extrêmement touchante. Sur le plan musical, ce simple acte compte notamment deux romances parfaitement intégrées à l’action et qui, chantées dans un style impeccable, resteront gravées dans la mémoire des spectateurs ; un monumental duo d’amour en quatre motifs-mouvements entrecoupés de récits, digne des plus grandes réalisations d’Auber ; un air bouffe démontrant ni plus ni moins que l’argent fait le bonheur ; un trio électrique du séducteur éconduit par deux furies. Le personnage de Flavie est particulièrement gâté puisqu’en sus des couplets de présentation caractéristiques et assez comiques, il comporte un formidable air de la transformation, prétexte à la pyrotechnie vocale la plus délurée ainsi qu’à une recherche orchestrale qui n’est pas sans préfigurer de manière frappante Le Vol du bourdon de Rimski-Korsakov… Une efficace ouverture pot-pourri hiérarchise les idées musicales par avance : elle permet de mieux retenir les thèmes lorsqu’ils se représentent et de créer un sentiment de surprise ou de découverte à chaque morceau qui commence.